Abstract
Le fait que le dictionnaire soit une institution linguistique en même temps qu’une institution culturelle et sociale empêche le lexicographe de rester seulement linguiste; chaque fois il est obligé d’exercer le rôle du porteur des normes de la société et il n’est pas donc libre de faire apparaître n’importe quel mot dans son dictionnaire. Comme le soulignent de différents métalexicographes européens, les tabous les plus connus sont ceux qui concernent les processus physiologiques, les gestes amoureux, les organes sexuels. Pourtant un dictionnaire général qui se veut objectif ne peut pas faire semblant que de tels mots n’existent pas du tout. Pour rester fidèle aux faits de la langue qu’il décrit, il est obligé de dépasser ce que Benveniste appelait « le français du dimanche » et fixer les mots les plus répandus qui circulent dans la société, même s’ils sont parfois scandaleux. Le but de cet article est d’analyser si les mots-tabous restent toujours une brebis galeuse de la lexicographie bilingue lituanienne. Ayant choisi comme l’objet de l’analyse six bilingues actifs et passifs, réalisés après l’an 2000, nous allons étudier si ces dictionnaires sont ouverts au lexique de ce type (en guise d’exemple nous allons étudier l’article consacré au lexème merde) et comment celui-ci est traité au niveau macrostructurel et microstructurel.
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