Abstract
Il y a vraiment une légende des « Hussards ». Tel est d’ailleurs le titre d’un excellent article de Denis Tillinac par la lecture duquel on ne saurait mieux s’initier au sujet. Quand le journaliste Bernard Franck en 1952 baptise « Hussards », l’écrivain Roger Nimier et ses amis (Antoine Blondin et Jacques Laurent), la métaphore est déjà dans l’air du temps : depuis quelques années, suite à un débat théorique autour de l’utilité ou de l’inutilité de Stendhal chez les gens de lettres , plusieurs auteurs (dont certains de gauche comme Roger Vailland ou Claude Roy) défendent l’idée que l’individu a un droit au bonheur tel qu’il peut s’adonner au plaisir et à l’indifférence hautaine, loin de tout engagement politique ; fascinés par les figures de Julien Sorel et Fabrice del Dongo (officier des hussards) autant que par le style virtuose de leur créateur (celui que Sainte-Beuve surnomma le « hussard romantique »), ils veulent à leur tour mettre en scène des héros anticonformistes dont l’humeur souvent désabusée ne les empêche pas de vivre des passions ardentes ou cocasses. [...]
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