L‘article a pour but d‘analyser les différents visages de la mémoire dans le roman de Patrick Modiano Dans le café de la jeunesse perdue (2007). En basant notre analyse sur les deux formes de la mémoire proposées par Henri Bergson dans son ouvrage Matière et mémoire où il distingue une mémoire sous forme d‘images-souvenirs et l‘autre qui assise dans le présent ne regarde que l‘avenir, nous constatons que ce roman comprend ces deux formes de la mémoire.
Derrière les quatre narrateurs du roman – un étudiant à l‘École des Mines, un ancien flic Caisley, une jeune femme de 22 ans Jacqueline, alias Louki et un écrivain débutant Roland – on peut voir l‘auteur lui-même. Ce roman peut être nommé roman de la recherche du temps perdu seulement du point de vue de Louki et de l‘auteur parce que les autres trois narrateurs ne s‘occupent que de la recherche de Louki perdue.
Toute l‘histoire de ce roman et celle de Louki sont présentées à l‘aide de la mémoire qui imagine tandis que les trois versions de la vie de la jeune femme présentées par les trois narrateurs sont créées à l‘aide de la mémoire qui répète.
La mémoire de Caisley est liée avec les objets-souvenirs parce que pendant son enquête il présente une quantité de noms, d‘adresses, de personnes avec lesquelles se voit Louki.
La mémoire de Jacqueline est celle qui imagine et celle qui aide à tout oublier.
Enfin, la mémoire de Roland imagine et en même temps recherche le temps perdu, c‘est pourquoi il devient le double de Patrick Modiano.